L’édito du confinement


Cher·e·s tout·e·s,

Ça y est, nous avons atteint les confins – les portes se sont ouvertes, les corps se sont déconfinés, l’air s’est remis à glisser sur nos peaux.
Mais que voyons-nous depuis lundi? Qu’y a-t-il à explorer maintenant, depuis notre arrivée de l’autre côté de l’espace-temps que fut le confinement ? Beaucoup de choses en fait, et nous les découvrirons progressivement.

Il y a d’abord de nouveaux lieux qui semblent avoir poussé sur une planète toxique : pour les pratiquer, il faut des masques, des gants, des virucides et bactéricides, du liquide ou du spray, il faut se surveiller et se retenir, réfléchir à chaque seuil, devant chaque objet. Ces lieux s’annoncent déjà épuisants tant ils exigent d’être aux aguets, tendu·e·s pour affronter ce qui nous est donné comme une menace invisible.

Et puis il y a ces endroits qui se sont couverts de plexiglas : dans les magasins, sur les marchés, partout où il y a accueil de public… Devant cette masse de formes transparentes, il est difficile de ne pas repenser à cette journée, il y a un an à l’ESAAA, où nous nous réunissions autour d’un objet spéculatif : « la Mer de plexiglas ». Il était proposé de soupeser (avec un sourire) l’hypothèse du remplacement de la Mer de glace fondue par la surchauffe climatique, par une Mer de plexiglas. Qui aurait imaginé alors qu’un flot de plexiglas plus vaste que la Mer en question déferlerait dans les villes ? La vague fut celle d’un tsunami ! … Il est intéressant de se souvenir que le plexiglas était décrit comme le matériau produisant l’effet le plus proche de l’écran numérique – plat, lisse, lumineux, découpé avec une perfection toute industrielle… – et utilisé pour cela à foison dans les œuvres post-Internet. Faut-il alors considérer les plaques de plexiglas qui nous entourent depuis lundi comme nous installant dans un espace hybride, plus tout à fait numérique, mais pas pour autant ouvert aux phénomènes biologiques et physiques ? À tout prendre, peut-être vaut-il mieux rester encore un peu en compagnie des « confins de l’ESAAA ».


Accrochage 2.0


Les accrochages virtuels de cette semaine concernent les évaluations des étudiant·e·s en 2e année Design, les diplômabilités des étudiant·e·s en 3e année Art et quelques projets autonomes.

  • Focus sur les évaluations des étudiant·e·s en 2e année Design

Les bilans de fin d’année des étudiant·e·s en 2e année Design ont eu lieu du 12 au 14.05.2020. Voici un aperçu des travaux présentés :


  • Les diplômabilités des étudiant·e·s en 3e année Art

Les diplômabilités des étudiant·e·s en 3e année Art ont eu lieu du 12 au 13.05.2020. Leurs travaux seront visibles prochainement dans un salon Riot dédié.


  • Dans ma maison il y a de Laure Fannière (2e Art)

Laure propose de lui rendre visite et de découvrir son album interactif, disponible en ligne. Pour écouter les pièces musicales associées à chacune des pièces de son appartement, entrez dans sa maison virtuelle et cliquez sur les portes pour poursuivre la visite → https://lor.hotglue.me/?start

https://matrix.esaaa.fr/_matrix/media/r0/thumbnail/matrix.esaaa.fr/2020-05-11_VicgtQuINpntjfWv?width=100&height=100

  • Tyrolienne épistolaire déconfinante de Côme Ferrasse (2e Art) et Léa Viguier (5e Design)

Cette vidéo récapitule le projet de tyrolienne épistolaire entre les appartements de Côme et Léa, depuis le début du confinement jusqu’à présent :


ARC jardin


Retour en images de la plantation par l’équipe « Jardin de résistance » d’un champ de pommes de terre dans le parc derrière l’ESAAA, dans le cadre du projet de tiers-lieu des Marquisats :

En complément, des aquarelles de Nathan Willerval (4e Design) :

Et, en bonus, un dessin de rouge gorge d’Alice Jeannel (2e Design)


ARC Les 3 Fontaines – FabriC de l’écriture


Découvrez cette semaine des textes écrits par deux étudiantes de l’ARC Haykriture (cliquer sur les titres pour accéder aux textes en format pdf) :


Le coin bibli’


La bibliothèque est heureuse de vous présenter Pearltrees, un outil de curation de ressources en ligne. Actu’, conférences, articles scientifiques, livres et films en libre accès… Nous sélectionnons le meilleur du web sur les sujets au travail à l’école.

À noter : Dans le dossier « Outils de recherche », vous trouverez des tutos pour vous aider dans vos recherches, ainsi que les principales ressources : catalogues, bases de données, accès aux bibliothèques numériques et aux revues scientifiques.

Outil évolutif et collectif, ce Pearltrees est ouvert à toutes vos propositions !

– Découvrez & Abonnez-vous : https://www.pearltrees.com/esaaa_bibliotheque

*** MERCI ROBIN pour ce beau travail ***


Les petites annonces


  • Pour le numéro 10 de « Aux confins de l’ESAAA » du vendredi 22.05, nous vous prions de nous envoyer vos contributions avant le mercredi 20.05 à 14h.

  • Les lundi 18 et mardi 19.05.2020, l’artiste Laura Gozlan travaillera avec les étudiant·e·s en 5e année Art de l’ESAAA pour la préparation de leur DNSEP. Ces sessions prendront la forme d’échanges individuels sur les travaux de chacun·e et auront lieu par écran interposé.

Laura Gozlan, Youth Enhancement Systems® #2, 2019
Née en 1979, Laura Gozlan vit à Paris. Elle travaille dans les champs de la vidéo et de l’installation. Elle s’intéresse aux liens qu’entretiennent contre-culture et posthumanisme, leurs mythes fondateurs (New-Age, cybernétique) et leurs dystopies. Au sein de ses installations, elle produit des flux vidéos assemblant sans hiérarchie des images empruntées et des images tournées sur des pièces sonores dont les motifs induisent des états de conscience modifiés.
Elle puise tant dans le giallo* et le film d’anticipation que le document scientifique qui recèle de mythes techno-utopistes. Elle développe des environnements qui accueillent des projections proches de l’héritage de l’Expanded Cinema de Gene Youngblood. Par des opérations de fragmentation, de froissement et de réflexion, elle recherche une forme de tri-dimensionnalité dans l’image projetée.
Récemment, elle a renoué avec la fabrique de films et elle repasse à la fois devant et derrière la caméra pour y interpréter son propre personnage.

* Sous-genre du film d’exploitation, majoritairement transalpin, mêlant dans des mises en scène stylisées et expérimentales les genres du thriller, de l’érotisme et de l’épouvante et trouvant son apogée autour des années de plomb, avec des cinéastes tels que Mario Bava, Lucio Fulci et tardivement Dario Argento.

Le portfolio de Laura Gozlan est disponible en format pdf cliquant ici


À la semaine prochaine !


L’édito du confinement


Cher·e·s tout·e·s,

Le temps poursuit son écoulement, l’hiver que nous avons laissé dehors en rentrant dans nos lieux de confinement est dorénavant un lointain souvenir. Le printemps est intense, et déjà l’été s’annonce avec une petite musique qui dit que bientôt la drôle d’année universitaire 2019-2020 sera bouclée. Pour l’ESAAA c’est le temps des évaluations, puis ce sera celui des diplômes et des déménagements des ateliers… Nous sommes pourtant toujours réparti·e·s ici et là, aux « confins de l’ESAAA », et cette semaine encore, des images, des sons et autres signaux sont émis depuis vos lieux éloignés.

En fait, tout se passe comme si nous nous étions habitué·e·s à être confiné·e·s – alors qu’il ne faudrait pas, jamais. En effet, les termes « confiné », « confins », etc. viennent du vieux Français qui disait « les confins » pour dire les extrémités d’un territoire, ce qu’il y a « avec la fin », les bords, les limites … autrement dit, pour nous aujourd’hui, une frontière. Et c’est pour cela qu’il ne faudrait pas s’y habituer : être confiné·e c’est avoir des frontières autour de soi, autour de chez soi, séparant les mondes.

À partir du 11 mai, nous allons nous « déconfiner » progressivement et si certaines frontières vont devoir être respectées pendant quelques temps encore (comme on respecte un espace fragile ou le territoire d’un animal qu’il ne faut blesser par notre présence), nous devrons progressivement limer, démonter, effacer, évacuer tous les signes de frontières pour rouvrir les possibilités de circulation du vivant. Les travaux partagés cette semaine commencent ce travail – merci à eux !


Accrochage 2.0


Cette semaine, les salles d’accrochage virtuelles de l’ESAAA ont accueilli, entre autres, les bilans des étudiant·e·s en 2e année Art et les diplômabilités des 3e Design.

  • Focus sur les bilans de fin d’année des étudiant·e·s en 2e année Art

Les évaluations de fin d’année des 2e Art ont eu lieu les 4, 6 et 7.05 en format électronique : les étudiant·e·s ont envoyé des prises de vue des travaux en format pdf et échangé par visioconférence avec les enseignant·e·s.

– Pour visualiser l’ensemble des travaux présentés, rendez-vous sur le salon Riot #bilan-2art:matrix.esaaa.fr .

– En voici un aperçu :


  • Les diplômabilités des étudiant·e·s en 3e année Design

Celles-ci ont eu lieu également en format dématérialisé, les 4 et 5.05. Les travaux seront visibles prochainement dans un salon Riot qui sera rendu public.


  • Fautographie par les étudiant·e·s en 1re année

Partant d’un court extrait du livre « Fautographie, petite histoire de l’erreur photographique » de Cément Chéroux, les étudiant·e·s de 1re année ont dû proposer (et argumenter leur choix) une seule image chacun·e qui soit une photo ratée réussie → le résultat est consultable en format pdf


  • SHOFF OFF du jeudi 7 mai – Églantine, Amaury, Coline, Mei, Ferdinand et Léa (1re année)

  • [confi]dence[nement] de Côme Ferrasse (2e Art)

  • Du Souterrain vers l’Atoll Errance de Gwendoline Chamontin (4e Design)

Le texte complet que Gwendoline propose cette semaine peut être lu en format pdf en cliquant ici.


ARC RADIOactivité


Ce jeudi 7.05, dans le cadre de l’ARC RADIOactivité, Radio Pffff accueille la programmation de Nathan Willerval (4e Design) qui propose une session roots en direct depuis son atelier.

– Crépitements de vinyles assurés sur www.esaaa.fr/radio  


La salle de conf’


Deux cours de Claire Viallat sont disponibles en format pdf cette semaine :


Salons Riot

Le cours « Avec et contre l’exposition » de Julie Portier a maintenant un salon Riot dédié. Conçu à destination des étudiant·e·s en 2e et 3e années Art et Design, il est ouvert à toutes et tous → #lexposition:matrix.esaaa.fr


À la semaine prochaine !


L’édito du confinement


Cher·e·s tout·e·s,

Si « Aux confins de l’ESAAA » fait métaphoriquement envisager le confinement comme un voyage, alors il semblerait que ce voyage soit en passe de se terminer. En effet le plan de déconfinement annoncé ces jours-ci (et dont la déclinaison à l’ESAAA sera précisée en milieu de semaine prochaine) nous dit que nous sommes bientôt arrivé·e·s…

Mais la question est : où ?  Où ce voyage a-t-il permis d’aller ? Il semblerait qu’il y ait eu autant de voyages que d’individus, autant de destinations, de « confins » que de personnes. Pour certain·e·s, le déplacement fut inconfortable, voire même douloureux. Pour d’autres ce fut presque une croisière, un temps heureux ouvert à la vacance. Certain·e·s ont pu utiliser de spacieux véhicules, ou de rapides cruisers, alors que d’autres ont traversé ces semaines comme entassé·e·s dans un bus bondé. Pour certain·e·s les étendues traversées furent terrestres et paysagères, et ils·elles ont regardé le printemps transformer le paysage, la couleur verte s’installer. Pour d’autres, très différemment, derrière les hublots de leurs véhicules, ce fut presque le noir, comme si elles·ils glissaient dans les espaces galactiques, s’éloignant du système solaire.

Si tout le monde va bientôt parvenir au terme du voyage, ce sera donc assurément dans des mondes différents. Alors, pour refaire école collectivement après ce voyage, nous devrons trouver comment relier toutes ces destinations et ces mondes. Plus que jamais, l’école devra s’envisager comme un archipel, un ensemble d’éléments séparés mais entretenant des liens fondamentaux, au bénéfice de toutes et tous.

Dès maintenant « les confins de l’ESAAA » peuvent être regardés comme un ensemble d’îles, toutes différentes, certes, mais reliées entre elles.


Accrochage 2.0


Voici quelques travaux que certain·e·s d’entre vous ont souhaité accrocher sur le mur virtuel de l’ESAAA :

  • Zéro km à pieds 8D de Laure Fannière (2e Art)

Laure a retravaillé sa pièce sonore pour créer une sensation de « tourner en rond » – à écouter avec un casque pour un effet garanti !


  • De premières nécessités – Annecy par Juliette Fabert, Laure Fannière, Côme Ferrasse et Maxime Gay (2e Art)

Dans le cadre du projet « De premières nécessités », Laure, Côme et Maxime ont proposé plusieurs textes qui paraîtront prochainement dans le premier numéro annécien. Voici un avant-goût en format vidéo qui inclut également Le poème aux jeunes de Bertolt Brecht, conseillé par Juliette :

– Le salon Riot dédié au projet à l’ESAAA est le suivant : #210:matrix.esaaa.fr

– Et pour accéder au projet De premières nécessités, c’est par ici : https://premieresnecessites.wordpress.com/


  • Jardin de résistance de Hugo Joao (2e Art)

  • Vigie-Nature de Sarah Brousseaud (3e Art)

Partant du programme Vigie-Nature auquel Sarah a participé, elle a découvert une nouvelle espèce bien étrange, composée de plusieurs individus aux textures et couleurs toujours différentes. Comme ces « petites bêtes » semblaient perdues, abandonnées par leurs maîtres au gré du vent, elle a décidé de les porter disparues, en créant des affiches similaires à celles utilisées pour un chat perdu, par exemple. Espérant que ses annonces (collées sur les arrêts de bus, les cages d’immeubles, la Poste, la vitrine d’une boulangerie) seront visualisées par les passants, Sarah vérifie régulièrement sa boîte mail → lisez la note d’intention complète de Sarah en cliquant ici

– Son projet est disponible en format pdf en cliquant ici.


L’exercice de la main – Festival des Cabanes


Pendant ce deuxième semestre, plusieurs étudiant·e·s en 2e année Design & Espace ont travaillé sur des propositions de projets dans le cadre du concours Festival des Cabanes à Faverges. Le sujet du concours était la conception d’une cabane sur un site imposé, avec pour enjeu que le projet puisse entrer en résonance avec le lieu.

Deux équipes de l’ESAAA ont envoyé des dossiers pour le jury du 25 avril :

Bravo à tout·e·s pour la qualité de ces propositions achevées dans un contexte difficile et pour la grande capacité d’investir des projets qui, en plus, ont été bien placés au milieu des candidat·e·s architectes, en fin d’étude en école d’architecture, etc. !


ARC Jardin


Même à distance, l’équipe de l’ARC Jardin de Résistance continue son observation des formes et apporte son soin au monde végétal. Parfois, cela prend la forme d’un regard plein d’amour pour les plantes qui poussent, d’autres fois cela se rapproche plutôt des visions proches de la science-fiction…

Et parce que le travail sur le silo du jardin est toujours en cours, cette vidéo fait partie des sources d’inspiration pour la suite :


ARC Les 3 Fontaines – FabriC de l’écriture


Depuis le début du confinement, le salon Riot de l’ARC Haykriture accueille des textes très variés ! Voici quelques propositions (en format pdf) que deux de ses membres ont concoctées :

  • Juliette Fabert (2e Art)

Chien d’la casse
NOUS TOUS – Pièce perdue
QUATRE MURS – Pièce perdue
LA FÊTE – Pièce perdue
DERNIER ÉTAGE – Pièce perdue
DERRIÈRE LA PORTE – Pièce perdue

  • Maxime Gay (2e Art)

Luchien
Ehpad Love Story


ARC RADIOactivité


« Après 15 jours d’après-midis musicaux quotidiens, programmés avec nos ami·e·s de Radio L52 et malgré une semaine qui part en stresso-rush d’éval’ pour une bonne partie de l’équipe, nouspFFFF sommes heureux·ses de vous proposer un nouveau programme en construction (donc à suivre…) qui reprend son horaire habituel et son fonctionnement normal : quand ça colle et avec d’aimables compères que nous remercions par avance.

On peut toujours nous écouter ici : www.esaaa.fr/radio et nous écrire :

– #radiopffff sur Riot
– @radiopffff sur Instagram.

Vous y trouverez les infos.

Nous avons un petit projet de diffuser des albums dans leur intégralité, n’hésitez pas à nous proposer vos suggestions ! »


Radio L52


La Radio L52 est de retour pour le 1er mai 2020 à 20h52 ! L’émission portera sur la fête du travail, du syndicalisme, des luttes sociales, mais vos suggestions sont les bienvenues – vous pouvez les envoyer à radiol52ketoprofene@gmail.com


Le coin bibli ’


La bibliothèque continue son télétravail de fourmi en vous concoctant (lentement mais sûrement) des outils de recherche aux petits oignons. Après les cartes de ressources en ligne, voici une carte de méthodologie de recherche documentaire. D’autres merveilles à venir bientôt…

Cliquez ici pour télécharger la carte de méthodologie de recherche documentaire en format pdf


L’atelier céramique


Cette semaine, Anna Voke propose un tuto’ pour la construction d’une forme organique travaillée à la plaque :


À la semaine prochaine !


L’édito du confinement


L’immense écrivaine féministe Ursula Le Guin décrit régulièrement dans ses nouvelles et romans dits de l’Ekumen une manière de transcender le temps et l’espace qui se nomme le churten. Avec le churten, il est possible pour des paroles d’exister à deux endroits en même temps, même si ces endroits sont séparés par des années-lumière : cela permet des communications instantanées malgré les gouffres de l’espace, et cela ressemble donc peu ou prou à ce que nous vivons depuis le début du confinement (nous nous parlons sans cesse, et nos voix existent dans différents espaces).

Mais avec le churten, de manière plus étrange peut-être, il est aussi possible pour des objets, des vivants ou des corps de faire ce déplacement spatial sans intervalles de temps : une personne est ici – activer le churten la fait être là, ailleurs, très loin du premier lieu.

Pourtant, dans les romans d’Ursula Le Guin (écrits le plus souvent comme si elle était anthropologue dans la société qu’elle fait exister), le churten s’accorde mal aux humains : leur psychisme se dérègle dès qu’ils y sont confrontés. Les femmes et les hommes qui l’utilisent ne parviennent pas à reconstituer le réel dans lequel ils·elles arrivent alors qu’ils·elles n’ont pour ainsi dire pas « voyagé ». Tout se passe comme s’ils·elles avaient un besoin vital du temps du déplacement et de sa durée.

L’expérience que nous faisons actuellement avec l’ESAAA, séparés en lieux confinés, est presque le symétrique de « l’effet churten » d’Ursula le Guin : le temps passe, de grands intervalles de temps passent même. Mais l’espace, lui, reste identique, immobile. Et la diversité des lieux et des formes matérielles n’existe que dans les reflets que nous avons par nos écrans – cette semaine encore, entre autres avec « les confins de l’ESAAA ».


Accrochage 2.0


Voici les accrochages 2.0 de cette semaine de vacances :

  • Dans le fond de tes dents de Laure Fanniere (2e Art)

Laure partage un morceau sonore sur un bout de saucisson coincé au fond des dents :


  • La Bourgogne, ça vous cogne + Ton 4h avec Bree de Côme Ferrasse (2e Art)

Voici une reprise du ban bourguignon, « l’hymne de la matriarche de patrie » de Côme :

et un morceau drum and bass en l’honneur de Bree van de Kamp :


  • Jeu de mains, jeu de vilains de Sarah Brousseaud (3e Art)

Partant de l’usage fréquent de la pâte à sel (avec ses codes couleurs acidulés) pour occuper les enfants en confinement, Sarah a souhaité « passer le temps » et échapper à l’ennui en créant des « formes pour adultes ». Ces dildos colorés ne peuvent servir à leur réelle fonction masturbatoire et deviennent ainsi des sculptures. Mêlant suggestions publicitaires et oniriques, le but recherché est de se projeter des images personnelles et agréables de « ce qui pourrait être », de « ce qu’on pourrait faire » avec ces objets, donc de se raconter des histoires.

– Le projet complet de Sarah peut être consulté en format pdf en cliquant ici.


  • Sur l’Île des Maux + Même à distance les liens ont de l’importance de Gwendoline Chamontin (4e Design)

Dans son texte de cette semaine, Gwendoline nous propose de retourner en enfance, tout en mélangeant comptine, poésie et des bribes de réel.
Ses sources d’inspiration : Sur l’Île des Zertes de Claude Ponti, le Livre Disparu de Colin Thompson et Les Furtifs d’Alain Damasio.

– Pour lire son texte complet en format pdf, cliquez ici.

Et en bonus : Même à distance les liens ont de l’importance

  • Participation à l’exposition « Seul~e sur le ventre en retenant ma respiration » – Marine Forestier (5e Art)

Deux des textes de Marine sont intégrés à cette exposition en ligne sur le désir en confinement, organisée par Vinciane Mandrin de l’ENSBA de Lyon → Vous pouvez visiter l’exposition ici : https://whenimout.hotglue.me/


  • Glitch de Maëlle Degroote (5e Design)
Rythme créé par l’imprimante défaillante de Maëlle (feuilles pliées)

ARC Jardin


Cette semaine, le jardin de l’ESAAA voyage dans le temps avec ces prises de vue du potager de l’ESAAA datant de 2014 :

Pour enrichir « la planche de culture philosophique » du jardin, voici une conférence donnée par Gilles Clément le 5 février 2009 à l’ENSA Grenoble, nommée « Les jardins de résistance » :

(Merci à Hugo Joao pour le lien ! )


ARC Les 3 Fontaines – FabriC de l’écriture


Dans le salon de l’ARC Haykriture (#Haykriture:matrix.esaaa.fr), une source d’inspiration inattendue vient effleurer les esprits en quête de formes narratives : il s’agit d’un jeu vidéo sous la forme d’un pdf interactif, conçu par Nicolas Weber, ancien étudiant à l’ESAAA et ancien membre de l’ARC, avec le concours de Cyprien Desrez.

Pour télécharger le jeu en format pdf, cliquez ici.


À la semaine prochaine !


L’édito du confinement


Cher·e·s tout·e·s,

Cela fait cinq semaines que nous avons quitté le bâtiment de l’ESAAA. Cinq semaines, c’est à la fois peu, juste les doigts d’une main, et c’est déjà beaucoup. En Art, lorsque l’on regarde (ou compose) un tableau, une image ou une scène, c’est le premier chiffre que notre œil commence à voir comme une quantité. Avant cela, quand il regarde un objet seul, il voit une unité ; deux – il voit un duo, un dialogue ou un binôme ; trois – c’est un trio, un triptyque ; quatre – deux duos, un petit groupe. À partir de cinq, notre œil voit du multiple, pas encore une foule mais déjà une quantité non-simplifiable.

Beaucoup de peuples de par le monde (ou par le passé), les Inuits par exemple, comptent (comptaient) en base 5 à cause de cela : avec un système « quinaire », parce que nous avons cinq doigts et parce qu’après 5 nous basculons dans les grandes quantités. Et aussi parce qu’avant ou hors de la société dite « de consommation », pour beaucoup de choses à compter, nous n’avons (n’avions) pas besoin de plus que les 5 premiers chiffres… Chez les Inuits par exemple, on dit (on disait) : 1, 2, 3, 4, 5, puis pour la suite, « beaucoup ».

À partir de maintenant, dans nos confins, parce que nous dépassons cinq semaines, nous sommes dans la grande quantité, la longueur, le « beaucoup ».

Que les travaux rassemblés cette semaine vous aident à habiter cette étendue non-simplifiable !


Accrochage 2.0


Voici les accrochages 2.0 de cette semaine :

  • Les évaluations des 4e Art – la suite

Petit à petit, les étudiant·e·s en 4e année Art ouvrent leurs salons Riot pour partager leurs évaluations avec la communauté de l’ESAAA. Vous trouverez ci-dessous un aperçu des évaluations de Leïla Ory et de Virginie Geraud.


  • Productions réalisées pendant le confinement par Gabriel Duhanez (2e Art)

  • 2e interpellation par la police municipale – tyrolienne épistolaire de Côme Ferrase (2e Art)

  • Gens d’armes de Alice Jeannel (2e Design)

  • Mask off de Sarah Brousseaud (3e Art)

ARC RADIOactivité


Depuis le début de cette semaine, les participant·e·s à l’ARC RADIOactivité nous proposent une programmation journalière. Aujourd’hui, à partir de 14h, DJ Ukumari est en direct sur les ondes de la Radio Pfff :

L’équipe continue sur sa lancée la semaine prochaine également ; découvrez la programmation ci-dessous !

 → rendez-vous sur www.esaaa.fr/radio pour accéder au site de diffusion.


ARC jardin


En confinement, l’équipe de l’ARC Jardin de Résistance cherche son inspiration en interrogeant le saule pleureur, en sondant les mystères d’un terrier ou en renouant avec des souvenirs végétaux d’un autre temps. Et parfois, le matin, on découvre que des objets insoupçonnés ont semé la terreur sur la terrasse…


Salons


La liste des salons publics sur Riot de cette semaine est disponible en format pdf en cliquant ici (les nouveaux salons sont indiqués en bleu).



L’édito du confinement


Cher·e·s tout·e·s,

Cette semaine l’archive « Les confins de l’ESAAA » fait une large place aux évaluations des 4e année Art. Ces étudiant·e·s ont en effet été les premièr·e·s à présenter leurs travaux du 2e semestre pour valider leur année – drôle de situation pour une activité, l’art, qui s’est inventée dans la proximité avec les matériaux, cherchant dans les formes, les couleurs, les étendus ou la pesanteur, les conditions d’une expérience intense qu’on a fini par appeler esthétique.
Mais faire de l’art c’est aussi se jouer des paradoxes (Robert Filliou dit même qu’il n’y a pas d’art s’il n’y a pas de paradoxes), alors vous verrez ci-dessous que donner comme présentes des formes malgré leurs absences n’a posé aucun problème artistique !

Par contre, nous nous en apercevons dorénavant tous les jours (pour peu que nous en doutions avant le confinement), rien ne remplace la présence concrète du monde physique, matériel et organique : ce que racontent les travaux rassemblés ici ou les échanges sur le Riot chat.esaaa.fr, c’est aussi la poussée de ce monde qui nous manque. Parce que c’est le printemps et que les arbres se couvrent de feuilles, parce que nous savons que nous vivons avec des milliards de germes, parce que, quoi qu’on fasse, nos écrans numériques sont froids et lisses organisant ce que Joseph Tonda appelle une « société des éblouissements »…

Pour l’instant, et jusqu’à notre retour, nous sommes explorateurs et exploratrices de ces confins.


Accrochage 2.0


Voici les accrochages 2.0 de cette semaine :

  • Focus sur les évaluations des 4e Art

Les 6 et 7.04.2020 ont eu lieu les bilans du deuxième semestre pour les étudiant·e·s en 4e année Art. Ils et elles ont créé des salons privés sur Riot pour pouvoir partager leurs travaux et échanger avec les enseignant·e·s.

Après les évaluations, les salons sont ouverts progressivement pour que chacun·e puisse visiter l’accrochage virtuel des étudiant·e·s. En voici un aperçu :


  • Me and Myself and I de Ziyi Chen (4e Design)

Le travail complet que Ziyi nous propose cette semaine est consultable en format pdf en cliquant ici.


  • Lecture de l’épilogue du livre « Critique contre la poésie » d’Antonin Artaud

ARC RADIOactivité


Pour vous apporter un peu de détente en confinement, Radio Pffff émet en direct aujourd’hui de 14h à 19h pour un après-midi jazzy → rendez-vous sur www.esaaa.fr/radio pour accéder au site de diffusion !

Par ailleurs, l’équipe de l’ARC RADIOactivité vous propose une programmation journalière pour la semaine prochaine, avec une thématique surprise pour le vendredi 17.04 !


Radio L52


La « radio des états grippaux » prend le relais aujourd’hui à 20h52 et vous propose d’écouter son émission sur la thématique du Sci-Fi. Le lien d’écoute est disponible sur radiol52.wordpress.com.

– Pour envoyer votre participation : radiol52ketoprofene@gmail.com


ARC jardin


La réflexion autour du jardin se poursuit cette semaine aussi, en passant par des semis en pot, des essais de construction en bois, de la peinture, de la lithographie…


Zone MONSTRE


Découvrez les différents espaces créés par la Zone MONSTRE :


La salle de conf’


  • Séminaire Lieux des récits / récits du lieu de Nicolas Tixier du mardi 7.04.2020 de 18h à 20h → Le tour au large de Lucien le Saint
« Les meilleurs films sont ceux qu’on n’a pas vus pourrait vouloir dire : les films que l’on n’a pas vus ; les films que l’on ne peut pas voir ; les films qui semblent détruits ; les films qui ne sont pas sortis ; les films qui ont été remontés, mutilés, changés ; les films qu’on n’a pas vus, au moment où on les voit ; les films qui n’ont pas été tournés ; les films qui ont été rêvés ; les films qu’on se fait dans la tête ; les films qu’on a vus et que vous ne verrez pas… »

Bernard Eisenshitz, « Les meilleurs films sont ceux qu’on n’a pas vus », in Pour un cinéma comparé – Influences et répétitions, Cinémathèque Française, 1996.

Dans le séminaire de cette semaine, il a été question d’un film perdu de Jean Grémillon, « Tour au large » (1926), d’Ella Maillard, de l’île de Groix, de pêche au thon, d’Albert Kahn, des archives de la planète, des bourses autour du monde, de Jocelyne Weiss-Leclerc et bien entendu de ce personnage qui sert de lien à tout cela, un chef opérateur peu connu qui filma le monde au début du XXe siècle, Lucien le Saint. Nicolas Tixier a présenté plusieurs documents dont :

  • les photogrammes restant du film disparu de Jean Grémillon (1926) → à consulter dans le document pdf téléchargeable en cliquant ici
  • Le découpage technique du film → à découvrir dans ce document pdf
  • Deux photos de Lucien Le Saint qui ont été transmises à Nicolas Tixier par le petit fils du premier :

  • Les salons RIOT

La liste des salons publics sur Riot s’est encore étoffée cette semaine ! Parmi la douzaine de nouveaux salons on compte aussi « écoute on lit au lit ». Créé par Sheila Atala et Anne Kawala, ce salon est une proposition de partage d’enregistrements de vos lectures du moment. « Ça peut être une page de roman, un texte poétique, un article, vos propres écrits, et tout ce que l’on n’imagine pas. Pour traduire, peut-être, ce que nous vivons en ce moment. Toutes langues bienvenues ».

– Pour y accéder sur Riot : #litaulit:matrix.esaaa.fr

– La liste des salons publics sur Riot a été complétée cette semaine et est disponible en format pdf en cliquant ici (les nouveaux salons sont indiqués en bleu).


Le coin bibli ’


Mouvements intérieurs cette semaine dans la cuisine. Merci à tous pour vos partages / pépites ! La carte est visible en plus grand en cliquant ici.


Atelier céramique


  • Créer des formes géométriques à la plaque en céramique – Slab-building geometrical shapes 
Une vidéo proposée par Anna Voke

À la semaine prochaine !