L’édito du confinement


Cher·e·s tout·e·s,

Ça y est, nous avons atteint les confins – les portes se sont ouvertes, les corps se sont déconfinés, l’air s’est remis à glisser sur nos peaux.
Mais que voyons-nous depuis lundi? Qu’y a-t-il à explorer maintenant, depuis notre arrivée de l’autre côté de l’espace-temps que fut le confinement ? Beaucoup de choses en fait, et nous les découvrirons progressivement.

Il y a d’abord de nouveaux lieux qui semblent avoir poussé sur une planète toxique : pour les pratiquer, il faut des masques, des gants, des virucides et bactéricides, du liquide ou du spray, il faut se surveiller et se retenir, réfléchir à chaque seuil, devant chaque objet. Ces lieux s’annoncent déjà épuisants tant ils exigent d’être aux aguets, tendu·e·s pour affronter ce qui nous est donné comme une menace invisible.

Et puis il y a ces endroits qui se sont couverts de plexiglas : dans les magasins, sur les marchés, partout où il y a accueil de public… Devant cette masse de formes transparentes, il est difficile de ne pas repenser à cette journée, il y a un an à l’ESAAA, où nous nous réunissions autour d’un objet spéculatif : « la Mer de plexiglas ». Il était proposé de soupeser (avec un sourire) l’hypothèse du remplacement de la Mer de glace fondue par la surchauffe climatique, par une Mer de plexiglas. Qui aurait imaginé alors qu’un flot de plexiglas plus vaste que la Mer en question déferlerait dans les villes ? La vague fut celle d’un tsunami ! … Il est intéressant de se souvenir que le plexiglas était décrit comme le matériau produisant l’effet le plus proche de l’écran numérique – plat, lisse, lumineux, découpé avec une perfection toute industrielle… – et utilisé pour cela à foison dans les œuvres post-Internet. Faut-il alors considérer les plaques de plexiglas qui nous entourent depuis lundi comme nous installant dans un espace hybride, plus tout à fait numérique, mais pas pour autant ouvert aux phénomènes biologiques et physiques ? À tout prendre, peut-être vaut-il mieux rester encore un peu en compagnie des « confins de l’ESAAA ».


Accrochage 2.0


Les accrochages virtuels de cette semaine concernent les évaluations des étudiant·e·s en 2e année Design, les diplômabilités des étudiant·e·s en 3e année Art et quelques projets autonomes.

  • Focus sur les évaluations des étudiant·e·s en 2e année Design

Les bilans de fin d’année des étudiant·e·s en 2e année Design ont eu lieu du 12 au 14.05.2020. Voici un aperçu des travaux présentés :


  • Les diplômabilités des étudiant·e·s en 3e année Art

Les diplômabilités des étudiant·e·s en 3e année Art ont eu lieu du 12 au 13.05.2020. Leurs travaux seront visibles prochainement dans un salon Riot dédié.


  • Dans ma maison il y a de Laure Fannière (2e Art)

Laure propose de lui rendre visite et de découvrir son album interactif, disponible en ligne. Pour écouter les pièces musicales associées à chacune des pièces de son appartement, entrez dans sa maison virtuelle et cliquez sur les portes pour poursuivre la visite → https://lor.hotglue.me/?start

https://matrix.esaaa.fr/_matrix/media/r0/thumbnail/matrix.esaaa.fr/2020-05-11_VicgtQuINpntjfWv?width=100&height=100

  • Tyrolienne épistolaire déconfinante de Côme Ferrasse (2e Art) et Léa Viguier (5e Design)

Cette vidéo récapitule le projet de tyrolienne épistolaire entre les appartements de Côme et Léa, depuis le début du confinement jusqu’à présent :


ARC jardin


Retour en images de la plantation par l’équipe « Jardin de résistance » d’un champ de pommes de terre dans le parc derrière l’ESAAA, dans le cadre du projet de tiers-lieu des Marquisats :

En complément, des aquarelles de Nathan Willerval (4e Design) :

Et, en bonus, un dessin de rouge gorge d’Alice Jeannel (2e Design)


ARC Les 3 Fontaines – FabriC de l’écriture


Découvrez cette semaine des textes écrits par deux étudiantes de l’ARC Haykriture (cliquer sur les titres pour accéder aux textes en format pdf) :


Le coin bibli’


La bibliothèque est heureuse de vous présenter Pearltrees, un outil de curation de ressources en ligne. Actu’, conférences, articles scientifiques, livres et films en libre accès… Nous sélectionnons le meilleur du web sur les sujets au travail à l’école.

À noter : Dans le dossier « Outils de recherche », vous trouverez des tutos pour vous aider dans vos recherches, ainsi que les principales ressources : catalogues, bases de données, accès aux bibliothèques numériques et aux revues scientifiques.

Outil évolutif et collectif, ce Pearltrees est ouvert à toutes vos propositions !

– Découvrez & Abonnez-vous : https://www.pearltrees.com/esaaa_bibliotheque

*** MERCI ROBIN pour ce beau travail ***


Les petites annonces


  • Pour le numéro 10 de « Aux confins de l’ESAAA » du vendredi 22.05, nous vous prions de nous envoyer vos contributions avant le mercredi 20.05 à 14h.

  • Les lundi 18 et mardi 19.05.2020, l’artiste Laura Gozlan travaillera avec les étudiant·e·s en 5e année Art de l’ESAAA pour la préparation de leur DNSEP. Ces sessions prendront la forme d’échanges individuels sur les travaux de chacun·e et auront lieu par écran interposé.

Laura Gozlan, Youth Enhancement Systems® #2, 2019
Née en 1979, Laura Gozlan vit à Paris. Elle travaille dans les champs de la vidéo et de l’installation. Elle s’intéresse aux liens qu’entretiennent contre-culture et posthumanisme, leurs mythes fondateurs (New-Age, cybernétique) et leurs dystopies. Au sein de ses installations, elle produit des flux vidéos assemblant sans hiérarchie des images empruntées et des images tournées sur des pièces sonores dont les motifs induisent des états de conscience modifiés.
Elle puise tant dans le giallo* et le film d’anticipation que le document scientifique qui recèle de mythes techno-utopistes. Elle développe des environnements qui accueillent des projections proches de l’héritage de l’Expanded Cinema de Gene Youngblood. Par des opérations de fragmentation, de froissement et de réflexion, elle recherche une forme de tri-dimensionnalité dans l’image projetée.
Récemment, elle a renoué avec la fabrique de films et elle repasse à la fois devant et derrière la caméra pour y interpréter son propre personnage.

* Sous-genre du film d’exploitation, majoritairement transalpin, mêlant dans des mises en scène stylisées et expérimentales les genres du thriller, de l’érotisme et de l’épouvante et trouvant son apogée autour des années de plomb, avec des cinéastes tels que Mario Bava, Lucio Fulci et tardivement Dario Argento.

Le portfolio de Laura Gozlan est disponible en format pdf cliquant ici


À la semaine prochaine !