Aux confins de l’ESAAA no. 5

L’édito du confinement

Cher·e·s tout·e·s,

Cela fait cinq semaines que nous avons quitté le bâtiment de l’ESAAA. Cinq semaines, c’est à la fois peu, juste les doigts d’une main, et c’est déjà beaucoup. En Art, lorsque l’on regarde (ou compose) un tableau, une image ou une scène, c’est le premier chiffre que notre œil commence à voir comme une quantité. Avant cela, quand il regarde un objet seul, il voit une unité ; deux – il voit un duo, un dialogue ou un binôme ; trois – c’est un trio, un triptyque ; quatre – deux duos, un petit groupe. À partir de cinq, notre œil voit du multiple, pas encore une foule mais déjà une quantité non-simplifiable.

Beaucoup de peuples de par le monde (ou par le passé), les Inuits par exemple, comptent (comptaient) en base 5 à cause de cela : avec un système « quinaire », parce que nous avons cinq doigts et parce qu’après 5 nous basculons dans les grandes quantités. Et aussi parce qu’avant ou hors de la société dite « de consommation », pour beaucoup de choses à compter, nous n’avons (n’avions) pas besoin de plus que les 5 premiers chiffres… Chez les Inuits par exemple, on dit (on disait) : 1, 2, 3, 4, 5, puis pour la suite, « beaucoup ».

À partir de maintenant, dans nos confins, parce que nous dépassons cinq semaines, nous sommes dans la grande quantité, la longueur, le « beaucoup ».

Que les travaux rassemblés cette semaine vous aident à habiter cette étendue non-simplifiable !

Accrochage 2.0

Voici les accrochages 2.0 de cette semaine :

Les évaluations des 4^e Art – la suite

Petit à petit, les étudiant·e·s en 4^e année Art ouvrent leurs salons Riot pour partager leurs évaluations avec la communauté de l’ESAAA. Vous trouverez ci-dessous un aperçu des évaluations de Leïla Ory et de Virginie Geraud.

Lorsque que la fermeture de l’école a été annoncée, Leïla travaillait sur les bateaux de la compagnie du lac d’Aix-les-Bains en tant que commissaire de bord. L’un de ses projets principaux était un moyen métrage tourné sur ces mêmes bateaux. En confinement, elle a commencé à expérimenter uniquement avec les quelques rushs déjà tournés. Pendant sa résidence Instagram sur le compte du Master Art, elle a proposé une série d’une semaine, avec des épisodes journaliers de 30 secondes. Le résultat est visible sur Instagram @esaaa_master_zone_monstre

Dans son parcours antérieur (technique bois), Virginie a appris à répondre à un cahier des charges et à des besoins précis lorsqu’elle imaginait du mobilier. Aujourd’hui, elle s’intéresse à la création s’objets qui se perdent entre deux identités : des objets-sculptures, silencieux, immobiles, empreints de mystère, qui ne servent à rien véritablement, des trompe-l’œil comme une promesse non tenue, un semi échec, ou un nouvel état de l’objet. Découvrez le travail présenté par Virginie pour son évaluation en format pdf, en cliquant ici.

Productions réalisées pendant le confinement par Gabriel Duhanez (2^e Art)

2^e interpellation par la police municipale – tyrolienne épistolaire de Côme Ferrase (2^e Art)

Gens d’armes de Alice Jeannel (2^e Design)

Mask off de Sarah Brousseaud (3^e Art)

Le projet des « masques inutiles » de Sarah a commencé au moment où, en allant faire des courses, elle a observé que beaucoup de gens portaient des masques « non-conventionnels », faits maison, qui semblaient être portés davantage pour se rassurer que pour leur efficacité. Elle a décidé de créer une collection de faux-masques, qui seraient utilisés plutôt comme un « effet de mode » que comme un véritable outil de protection sanitaire. La première étape du projet peut être visualisée en format pdf, en cliquant ici

ARC RADIOactivité

Depuis le début de cette semaine, les participant·e·s à l’ARC RADIOactivité nous proposent une programmation journalière. Aujourd’hui, à partir de 14h, DJ Ukumari est en direct sur les ondes de la Radio Pfff :

L’équipe continue sur sa lancée la semaine prochaine également ; découvrez la programmation ci-dessous !

→ rendez-vous sur www.esaaa.fr/radio pour accéder au site de diffusion.

ARC jardin

En confinement, l’équipe de l’ARC Jardin de Résistance cherche son inspiration en interrogeant le saule pleureur, en sondant les mystères d’un terrier ou en renouant avec des souvenirs végétaux d’un autre temps. Et parfois, le matin, on découvre que des objets insoupçonnés ont semé la terreur sur la terrasse…

*Aux jardinier·e·s en herbe ou confirmé·e·s, Isabelle Handley propose un dispositif d’accrochage avec des petits fers à béton pliés*

Salons

La liste des salons publics sur Riot de cette semaine est disponible en format pdf en cliquant ici (les nouveaux salons sont indiqués en bleu).